La France est-elle moins
performante dans le domaine de l’AMP ?
D’un pays à l’autre…
La France a une position tout à fait particulière dans ce
domaine. Elle considère en effet que l’infertilité du couple
(hétérosexuel, par nature) est une pathologie qui doit être
traitée comme toute autre maladie et, en temps que telle, peut
être prise en charge par les organismes de sécurité sociale à
100%, dans des limites raisonnables, car ses techniques sont
couteuses.
On traite donc des « patients » d’un genre tout a fait
particulier car il s’agit, dans la majorité des cas, de
personnes saines ayant seulement un problème de fertilité.
Cette même loi française autorise ces techniques jusqu’à un âge
avancé (43 ans), Or après 40-41 ans le taux de grossesse à terme
devient très faible si on utilise les ovocytes de la conjointe.
Compte-tenu de ces pratiques, le taux de réussite se situe
autour de 24 %, ce qui malgré tout est très proche du taux
naturel de grossesse des couples fertiles (25%).
D’un centre à l’autre…
A côté de cela, il faut bien reconnaître qu’il y a des centres
français qui sont au dessus ou en dessous de cette moyenne. Et
que ce ne sont pas forcément les centres les plus importants qui
ont les meilleurs résultats.
Ces résultats sont évidemment plus faibles que dans les pays où
:
- L’âge limite pour une tentative est beaucoup plus faible.
- Il s’est développé une véritable activité lucrative de l’AMP
où le don d’ovocytes peut être pratiqué sans limite (donneuses
rémunérées) et où Les techniques sont dispensées sans contrainte
à toute personne autochtone ou étrangère qui en fait la demande
pour différentes raisons sociétales, sans être obligatoirement
infertiles.
Les différences légales et administratives de chaque pays
peuvent donc expliquer en partie ces écarts en terme de
résultats.
Vers de meilleurs résultats…
Les deux axes de recherche pour obtenir de meilleurs résultats
sont toujours les mêmes :
- Mieux appréhender la qualité de l’embryon à transférer
Actuellement les centres d’AMP français ne disposent que de 2
possibilités pour sélectionner les embryons : l’étude
morphologique, complétée éventuellement par un étude cinétique
en time-laps.
A l’étranger d’autres approches se font jour :
- En faisant une analyse chromosomique avant transfert, ce qui
commence à être autorisé dans certains pays.
- En développant des techniques diverses qui permettraient de
mettre en évidence des bio-marqueurs sélectifs d’un « bon
embryon » comme les arn-messagers ou des produits discriminants
de leur métabolisme.
La législation française est elle prête pour autoriser de telles
recherches ou de telles applications ?
Les deux problèmes principaux à résoudre sont, d’une part,
l’acceptation de telles pratiques par le Comité d’Ethique et,
d’autre part, le surcoût énorme engendré par toutes ces
techniques alors que la nomenclature des actes biologiques de
l’AMP ne couvre même pas, dans l’absolu, les frais des
techniques conventionnelles.
- faire le choix du bon moment pour effectuer le
transfert
On sait aujourd’hui que certains médicaments utilisés lors de la
stimulation ovarienne peuvent rendre l’endomètre dysfonctionnel
et réduire les chances d’implantation.
Le transfert différé doit donc passer par un stade de
congélation des embryons, ce qui, avant les techniques de
vitrification ne donnait pas d’excellents résultats.
La vitrification embryonnaire est donc une avancée majeure à la
disposition de tous pour proposer un transfert différé, sur un
autre type de cycle, quand cela semble nécessaire.
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En conclusion : La France est-elle
moins performante dans le domaine de l’AMP ?
C’est seulement si la France disposait des mêmes
règlementations que les pays dits "les plus performants"
que nous pourrions commencer à répondre à cette
question.
En attendant mieux, 820.000 enfants issus d'une
technique d'AMP sont nés en France depuis la naissance
d’Amandine en 1982.
Dont 25000 en 2014 ce qui représente 3,1 % des
naissances en France…
art.fvf 2016
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