EDITORIAL
« Etre optimiste mais clairvoyant »
La fécondation in vitro est une
technique bio-médicale qui permet à des couples infertiles,
après une ou plusieurs tentatives, d’avoir un enfant dans 80% des cas
approximativement.
Malheureusement, En France, si l'on tient compte de la
globalité des pratiques et des indications médicales,un peu
plus de 20% des couples n’obtiendra jamais d’enfant né, même
après 4 tentatives de fécondation in vitro. Parfois même
pour des raisons inexpliquées dans l’état actuel de nos
connaissances.
On peut penser que le taux de succès ira probablement en
s’améliorant, sans toutefois dépasser une
valeur « critique » que nous sommes bien
incapable de quantifier aujourd'hui.
Le parcours « FIV » peut
être difficile !
Chaque couple réagira différemment au
parcours d’obstacles que représente ce type
d'intervention.
Il peut exister un certain nombre de paramètres qui feront
qu’une prise en charge et qu’un traitement seront mieux
acceptés par le couple :
L’age du couple, sachant qu’un couple jeune aura une
marge de manœuvre plus importante dans le temps,
contrairement au couple dont la femme est plus âgée et qui
aura une « nécessité de réussite » à court terme.
La prédisposition du couple
à accepter la procédure, avec un « optimisme
contenu »
Le type de traitement
proposé et ses effets secondaires potentiels.
L’indication qui peut
engendrer des difficultés de synchronisation dans le recueil
des gamètes, comme c'est le cas, par exemple, dans les
stérilités masculines majeures avec ponction au niveau
testiculaire faite en même temps que le recueil ovocytaire.
La Proximité des différents
acteurs médicaux : Gynécologue, Echographiste,
Biologiste notamment. Ainsi que La proximité de la clinique
où est pratiquée l’intervention.
La disponibilité de
l’équipe pluridisciplinaire du centre d’AMP et son aptitude
à répondre aux questions des patients.
Les delais d'attente qui
peuvent varier considérablement d'un centre à l'autre.
Un soutien psychologique est-il
nécessaire ?
Ce soutien n’est pas obligatoire et reste à la discrétion de
chaque couple.
Certains n’en ressentent pas le besoin, en tout cas dans les
premières tentatives.
D’autres y ont recours dès la prise en charge afin de
prévenir ou de mieux appréhender les situations
conflictuelles au sein du couple. Situations souvent
amplifiées dans ces périodes riches en contrainte.
L’échec répété n’est jamais anodin et est souvent, à tort,
ressenti comme un échec personnel ou une injustice. Ce qui,
sans aide extérieure, peut engendrer des situations
dramatiques dans le couple.
Pour
ne pas entrer dans une spirale sans fin dont il est
difficile de sortir, il serait souhaitable que chacun puisse
établir avec son médecin, un "échéancier thérapeutique" à
court et a long termes en proposant, avant toute tentative :
un nombre de tentatives
maximales raisonnables : de 2 à 5, selon l'age et
la qualité des tentatives précédentes, voire la présence ou
l'absence de fausse couche.
un délai de
réalisation : de 6 à 24 mois, par exemple, selon l’age
et l’indication.
une réflexion sur les
autres solutions possibles en cas d’échec.
Les chances de grossesse !
C'est un fait que nous sommes très inégaux dans
ce domaine et que, malgré des avancées médicales importantes
dans les traitements et la cryoconservation par
vitrification, la Médecine a peu de possibilité, dans les
années à venir, de pouvoir offrir les mêmes chances à tous.
Selon le diagnostic établi pour les conjoints, le couple
aura plus ou moins de chances d’obtenir une grossesse par
l’une ou l’autre des techniques d’AMP.
Pour certains couples l'AMP ne sera même pas envisageable,
car inappropriée.
Trois critères essentiels permettent une évaluation des
chances de grossesse :
L’historique médical et le
bilan bio-clinique de l’homme (spermiologie...) et de la
femme (réserve ovarienne...)
L’indication portée
L’age des conjoints, et
surtout celui de la conjointe. auquel il faut ajouter
des facteurs très influents comme le poids (femmes) et le
tabagisme (hommes et femmes).
Auxquels on pourra ajouter, après la première tentative,
quatre autres critères :
Le type de réponse au
traitement médicamenteux
Le taux de fécondation
ovocytaire
Le nombre et la qualité des
embryons obtenus
La qualité de l'endomètre
au moment du transfert (qui peut, aujourdhui, grace à la
vitrification, être différé sur un cycle futur plus naturel.
Ces chances varient approximativement, en fonction de ces
critères, de 4 à 40% par tentative d’AMP. (hors don
d'ovocytes où les chances peuvent être plus élevées).
Même si l’indication de référence en matière d’AMP est la
stérilité tubaire bilatérale avec sperme normal du conjoint,
elle fait, aujourd’hui, part égale avec les traitements de
l’infertilité masculine par micro-injection (ICSI).
En résultats bruts, nous arrivons
aux chiffres cités plus haut : sur 100 couples entrant
dans un processus d’AMP, 80 environ repartiront chez eux
avec un (ou plusieurs) bébé(s), après avoir tenté entre 1 et
4 tentatives.
Nous espérons, bien sûr, que vous ferez partie des futurs
parents.
- art.fvf maj 2016 -
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